Voici quelques retours sur le festival à travers quelques témoignages écrits et quelques vidéos que Marco a réalisé pour nous lors du festival. N’hésitez pas à ajouter vos commentaires en bas de page!

Un bilan plus complet ainsi que les vidéos des conférences seront bientôt disponibles


Pascal (membre de Brin de Paille):

Le festival était un projet ambitieux pour lequel aucun de nous n’avait d’expérience. C’est Oswaldo qui a pris en charge le projet en même temps que la présidence de l’association, il a su s’entourer des bonnes personnes pour mener à bien cet objectif (voir interviews plus bas de Moilamain, Oswaldo et Jerôme entre autre…)

Le festival a finalement bien représenté où en était la permaculture en France: un peu à l’arrache, peu de moyens et encore très marginale, mais une énergie attractive qui a su rassembler des compétences pour atteindre son but.

J’ai eu le sentiment que les festeurs (les membres de Brin de Paille) avait trouvé sur le site suffisamment d’éléments pour comprendre ce en quoi consistait la permaculture. Les festeurs sont sans-doute repartis en se disant qu’il y avait encore du boulot, et ça n’est pas faux non plus, le travail continue et nous sommes de plus en plus nombreux à pratiquer.

Claude (membre de Brin de Paille) nous raconte son arrivée:

Premier jour, arrivée…

…paysage rasé, terres dévitalisées, lignes haute tension, des installations déjà sur pieds (bar, cuisine, barnum), d’autres pas, quelques tentes et plein de moteurs à explosion cachés sous diverses tôles… je demande à mes cellules de pas commencer à faire la gueule, keep cool “on” arrive à peine… D’ailleurs, ça n’a pas tardé, aux premiers regards d’humains croisés, boom ! des flots de bonne énergie leur ont donné un sourire vachequiriesque. Et même que certaines ont voulu aller fêter ça au comptoir. Hop là, dis-je, “on” est pas là pour picoler, au contraire. Donc, prohibition de toute exotoxine. Ni grêves, ni symptômes bidons, rien de ça, je ne veux que joie et santé à bord. Et pas un bruit les organes, hein?

Cet excès d’autoristarisme passé, j’installe ma tente au bord du chemin, le camping est encore bien libre. Sous mes pieds je sens un sol souffrant mais je pense qu’à cinq cents, on va bien le soigner.

nous partîmes 500 … en plein cœur du pays Burgonde, mais les forêts de vénérables ont été exterminées. Un peu facile le Cid, mais avec un mélange d’adn du Quichotte ça peut le faire.

Le soir effiloche des nuages qui me font penser aux galettes bretonnes, fines et un peu trouées; le bilic est bleu pâle. Je m’allonge sur le matelas et regarde ce camp de vie se faire petit à petit par milliers de pas et millions de battements de cœurs. Jusque là, je ne vois que des humains heureux d’être là. Oui, ça va bien se passer.

Et puis j’aperçois un chien qui court a milieu des gens près du bar, je croyais qu’ils étaient interdits… et qu’il n’y aurait pas d’alcool, du moins pas autant. Mais on est en France et, facteur aggravant, en Bourgogne. Et puis dans “festival” il y a fête et c’est la première rencontre en France. Alors pourquoi pas “La Rencontre à Sombourg”?.

Je retrouve avec joie Pascal qui tapote sur son ordi. Il me présente à Lysiane qui manage la cuisine. Bien speed et over busy, mais la com. passe bien, je leur donnerai un coup de main. Jamais bossé dans une brigade, ni vu cuisiner pour cinq cents personnes. Cool !

Interview : Marc-Antoine Deprat – http://ozarbrescitoyens.canalblog.com

Oswaldo, après le marathon (Président de Brin de Paille, co-organisateur et hôte du festival):

Moilamain exténué (co-organisateur du festival et membre du CA de Brin de Paille)

Jerome se repose- co-organisateur du festival (membre du CA de Brin de Paille):

Jean-Eudes Bellanger (Association AINANOCAN et membre de Brin de Paille):

Bertrand (association ICAUNUX de promotion du logiciel libre, équipe web de Brin de Paille)

Vincent Pierré (société Terranergie, Association negawatt: http://www.negawatt.org/ )

Nicolas – La Scierie ( Collectif la Scierie : Systeme Culturel Evolutif Reseau d’ Idée et d’Exploration):Missions d’animations humanitaires autogérées auprès des populations défavorisées dans le monde, accompagnement technique de projets culturels et expansion de la culture en milieux rural…

Jerôme fait le bilan:

Un premier jet sur le Bilan du festival. il est a prendre comme il est, écrit volontairement en flux continu.

Voici 3 mois que le festival s’est déroulé. Sorti de l’urgence, de l’évènement, puis de la récupération suite à l’évènement, je fais un bilan à plusieurs facettes. Il ne s’agit pas de critique mais bien de constat basé sur des faits dont les causes n’ont aucune importances:

– Bilan organisationnel: nous n’avons pas assez bien cerné le poids de la réglementation. Notre rapport à l’administration a été frileux, tardif ce qui a généré de la défiance de la part des services de la préfecture. (Un proche m’a remis un document de synthèse réglementaire fait par un syndicat de la profession qui ne répond pas concrètement à tous les cas mais qui permet de comprendre la logique du milieu spécialisé dans les spectacles. il est en PJ si certains sont intéressés) Nous avons étudié une partie toutes les conséquences liés à nos choix (festival de 500 p, sous chapiteau, en plein champ ouvert…). certaines conséquences ont couté de l’argent, nous avons du choisir dans l’urgence et c’est ce qu’il y a de pire (2 secouristes en relais, 2 contrats assurances, un règlement du festival drastique).

– Bilan financier: Nous avons travaillé sans marge financière vu par certains comme du profit potentiel alors qu’il s’agit de sécurité. Nul n’est infaillible. Une marge d’erreur 5 à 10% n’était pas condamnable d’un point de vue éthique. Un excédent aurait été plus facile à redistribuer sur un projet, une action, en fond d’amorce pour l’association brin de paille.

cela impose de faire des choix prioritaires comme il a été fait mais en veillant plus assidument aux recettes.

Nous avons été surpris de l’achat de dernière minute des participants. C’est un phénomène courant difficile à gérer. Nous avons surement besoin de réfléchir à un principe de souscription progressif. (par exemple plus tu tardes à t’inscrire et plus c’est cher jusqu’à une limite de montant et de nombre bien entendu !!!). Mais quand on regarde de plus près, l’absence de visibilité des recettes rend complexe les arbitrages. Dans le milieu aéronautique c’est dégressif, on casse les prix des dernières pour remplir l’avion. L’équilibre est déjà assuré à 50 % de remplissage.

On aurait pu imaginer faire un suivi en temps réel du bilan du festival pour rester à l’équilibre en permanence mais cela demande un organisation complexe, il faut faire la caisse et les inventaires tous les soirs voire toutes les demi journées. cela prive un peu plus les plus impliqués du peu de temps qu’ils peuvent partager avec les autres sur le festival sauf a être plus créatif en amont. c’est peut-être une piste de travail.

Bilan technique: rien à dire, sauf le choix judicieux de travailler avec le chapiteau composé de bons professionnels. un deuxième chapiteau avec le cirque aurait donné

plus de souplesse et d’envergure mais sans la garantie de la présence du public. Je pense que la prochaine manifestation aura une référence collective. c’est peut-être un plus si nous continuons dans cette voie.

Attention à la réglementation sur les chapiteaux et les barnum, il faut être carré sur les agréments.

Attention à la gestion de l’eau potable stockée en cuve. sa gestion est difficile (matière organique sur les parois des cuves; intervention de la température sur le chlore libre).

Energie: le choix du triphasé nucléaire est finalement économique. C’est néanmoins pas écologique. Il faut travailler dans ce sens mais ça demande beaucoup de travail.

Les bilans de puissance des participants devraient être contractuels (tu viens avec ta friteuse électrique => tu pars.).

Vu les consommations totales, nous aurions pu trouver des solutions qui auraient marqué le festival. le seul besoin de puissance c’est la musique. on peut imaginer utiliser un groupe électrogène uniquement pour les 2 heures de concert. Mais c’est une solution très couteuse et non aboutie. là aussi, il faut creuser si nous reproduisons le même type d’évènement.

Bilan Humain: Excellent moment. J’espère voir les séquences vidéo pour percevoir les moments forts. J’ai eu une bonne satisfaction de participer à la réalisation collective d’un évènement porteur de valeurs. J’ai aussi la frustration inévitable de n’avoir pas pu profiter aux activités et projets des uns et des autres. Si je peux aller à un festival comme simple participant avec juste un stand à animer et je veux bien essayer (la belgique ?). en terme de participation nous avons eu 10% de désaffection ce qui est peu mais présente une perte indirecte pas trop attendue.

Bilan écologique: il faudrait regarder de plus près. A mon avis c’est le transport de tous les participants qui a consommé le plus de carbone. là aussi nous aurions long à dire. je n’ai pas fait le ratio voitures sur parking/ nombre de participant mais on pourrait proposer de diminuer le ratio. Par exemple :en répondant à un questionnaire avant de participer on pourrait calculer et montrer en temps réel l’impact du festival et démontrer que collectivement on peut réduire le bilan carbone avant de vivre l’évènement. Ceci est un exemple mais nous pourrions approfondir. se rassembler écologiquement en garantissant le résultat est un exercice utile. Il y a l’idée de l’autorégulation par la communication. Est-ce une utopie ? à tester. c’est la suite d’un vieux rève depuis 1750 en France.

Bilan Communication:

En amont: être prêt a affronter la presse avec une ligne directoriale claire et simple. communiqué de presse de 500 mots maxi.

En aval: nous verrons bien c’est en cours.

Bilan en apport personnel: sans rentrer dans le détail, j’ai fais de vrais rencontres ce qui est rare dans mon cas. j’ai trouvé la signification de l’abondance qui me posait un problème dans la définition de la permaculture. Pour moi c’est par exemple l’abondance de savoir, de savoir faire, de savoir vivre (diversité, profondeur, simplicité). je pourrais en parler plus longuement, j’en ferai part individuellement à ceux qui le souhaitent.

Bon voilà en premier jet.